Thomas Schnee, Berlin
Pour la première fois, une étude vient mesurer l’impact économique du football professionnel en Allemagne. Surprise : la Bundesliga ; Co génère plus d’emplois que deux tiers des entreprises du DAX.
Quel est vraiment le poids économique du football professionnel allemand ? C’est la question jamais posée que la Fédération allemande de football (DFB) a envoyé aux consultants de McKinsey. Hier, le produit de leurs recherches a été présenté et a très agréablement surpris le commanditaire de l’étude. Le football allemand génère en effet 5,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel et 110 000 emplois, soit plus que deux tiers des entreprises du DAX, l’indice boursier allemand : ” L’empreinte que nous laissons dans l’économie est bien plus importante que nous le pensions “, s’est évidemment réjoui Chistian Seifert, secrétaire général de le Deutsche Fussball Liga (DFL), l’organisation qui représente les clubs de 1ère et 2nde divisions. Pour l’Etat allemand, les activités footballistiques professionnelles et leurs retombées rapportent 1,7 milliard d’euros d’impôts auxquels il faut enlever 200 millions d’euros, surtout pour la surveillance policière des stades. Soit un bénéfice de 1,5 milliard d’euros.
L’étude de McKinsey, qui a analysé les flux financiers entourant les deux premières divisions, l’équipe nationale masculine et la coupe d’Allemagne pour la saison la saison 2007/2008, fait aussi la distinction entre revenus directs et indirects. Ainsi, 100 euros de valeur créée directement par le football entraîne une création de valeur de 240 euros dans d’autres secteurs économiques, principalement l’habillement, la restauration, les médias ou le bâtiment. Ce principe de cascade se retrouve également pour l’emploi, les 36 clubs de la DFL ne générant directement qu’environ 10% des 110 000 emplois dont une grande partie sont des temps partiels. En équivalent plein temps, le nombre de ces emplois est encore de 70 000 avec un salaire moyen annuel qui se situe vers le bas de l’échelle avec 25 000 euros.
L’étude n’aborde pas directement l’état de la santé financière du football allemand. Cependant, selon la DFL, les finances des clubs allemands sont plutôt saines et n’ont pas trop souffert de la crise. Cette bonne santé s’explique notamment par les stades les mieux remplis d’Europe (42 000 spectateurs en moyenne par match de D1) ainsi qu’une billetterie et un marketing efficace, le tout porté par le goût d’un pays qui abrite 26 000 clubs et 6,5 millions d’adhérents. D’après une étude récente du cabinet Deloitte, l’Allemagne compte 5 clubs dans le Top 20 des clubs les plus riches du monde, dont le Bayern de Munich, en quatrième position avec un chiffre d’affaires annuel de 327 millions d’euros.