Le sport est plus qu’une activité physique. C’est un marché économique ouvert. C’est aussi un facteur de développement très prisé par les investisseurs.
sont près de 3 millions de personnes à pratiquer le sport au Maroc, dont presque 15 mille occupent des postes relatifs au domaine sportif. Le chiffre augmente à 27 mille si on comptabilise les entraîneurs dans les salles privées.
L’activité sportive contribue de façon considérable au développement du Royaume, mais elle a encore besoin de plusieurs années pour mûrir et devenir une vraie locomotive pour l’évolution du pays.
Le sport est plus qu’une activité physique. C’est un marché économique ouvert. C’est aussi un facteur de développement très prisé par les investisseurs. Le domaine sportif représente un secteur qui génère plus de 2% du PIB des pays développés. 4% du commerce mondial est sous forme d’activité sportive, ce qui constitue en gros quelque 230 millions de dollars. Au Maroc, le sport reste une mine d’or. Moins exploité par les entreprises, le domaine demeure ouvert aux investisseurs, un champ très prometteur à labourer. Seul hic : le domaine n’est pas très bien structuré surtout au niveau des clubs. Ces derniers pataugent encore dans l’amateurisme. Les dirigeants sont généralement des notables ou d’anciens pratiquants.
Par conséquent, ils deviennent ainsi des spécialistes dans la gestion des crises, des experts de bricolage sportif et des visions à très court terme. N’ayant pas un championnat tout à fait professionnel, des clubs mal gérés qui ne produisent pas le spectacle tant voulu par ces investisseurs, ces derniers choisissent d’investir ailleurs. Peu d’entreprises s’aventurent dans le secteur sportif et misent sur les clubs nationaux. Le sport ne génère pas seulement des emplois, mais est considéré comme un moyen de promotion d’image, d’identité. Ainsi, les entreprises recourent à un genre particulier pour ce faire : le Sponsoring. Des fonds considérables sont engagés chaque année par différents acteurs.
Au Maroc, par exemple, le sponsoring représente quelque 136 MDH. Ce qui est faible par rapport à nos voisins tunisiens. Leur championnat professionnel est considéré comme l’un des meilleurs sur le plan arabe et mondial. Le chiffre d’investissement atteint chez eux les 300 MDH. Ce qui représente le double de ce qui est investi au royaume. En France, il est de 3 milliards de dollars. Le niveau des championnats est, donc, aussi déterminant pour les sponsors. Sur l’échelle mondiale, l’investissement en sponsoring sportif représente plus de 50 milliards de dollars. Les montants investis diffèrent d’une entité à une autre, et ce, en fonction du service présenté.
Les entreprises qui investissent dans ce domaine s’attendent à des chiffres d’affaires importants et conséquents. Et pour cela, le service doit être impeccable et professionnel, ce qui n’est pas le cas au Maroc. A commencer par le statut juridique des clubs. Ce statut ne correspond pas à celui d’une société commerciale. Le club doit devenir une société pratiquante de plusieurs activités commerciales pour parvenir à séduire ces bailleurs de fonds. Les investisseurs cherchent à promouvoir leur image, vendre un service et de l’espace publicitaire, pour cela, ils ont besoin de spectateurs.
Ces spectateurs, on les trouvera forcément dans les stades, mais puisque l’état des infrastructures laisse à désirer, le spectacle sportif est non attrayant, le manque grave de bons joueurs, d’un bon spectacle (la plupart des bons joueurs partent évoluer à l’étranger) rend le spectacle morose ce qui se reflète forcément sur la présence des supporters. Ces derniers ne se déplacent pas et préfèrent rester chez eux. S’ajoute à ces facteurs, l’absence de visibilité des clubs. Tous ces composants découragent les sponsors qui voient dans un tel comportement un risque pour leur investissement.
Un autre moyen de sponsoring, essentiel aussi pour la survie des clubs : la télévision. A l’aide de l’argent qu’elle procure aux clubs, elle participe au développement sportif. La SNRT a signé un contrat de 250 MDH sur trois ans avec la FRMF pour assurer la retransmission des matchs. A l’étranger, imaginez qu’un spot de publicité de 30sec, peut atteindre des sommes faramineuses. En exemple, pendant la finale de la ligue de Football Américain FNL, le spot a été vendu à 1million 200 mille dollars.
Ces sommes dépensées sont, bien évidemment, très bien calculées et leurs retombées seront certainement très juteuses. En plus de la télévision nationale, le rôle de la direction des sports est aussi notable. Chaque année, elle consacre plus de 95 MDH comme subventions aux différentes fédérations sportives. A part cela, on cite aussi le travail des bénévoles au Maroc, qui génère quelque 120 MDH pour le sport national. Avec la stratégie nationale du sport, le Royaume vise à dépasser tous ces problèmes, et faire du sport, un des acteurs clés de l’avenir économique du pays.
Vide juridique
Pour le moment, il n’existe pas de loi qui régit le sponsoring au Maroc. Ce domaine entre dans le commercial, et s’adapte aux règles de ce droit. L’année sportive 2009 sera marquée par l’adoption de deux textes de loi. L’une de ces lois régit l’activité physique et le sport. La loi actuelle relative à l’activité physique et le sport est complètement inadaptée vu le perpétuel changement que vit le sport à travers le monde. Cette loi n°06-87 remonte à 1989.
Le projet de loi relatif à l’activité physique, actuellement entre les mains du secrétariat général du gouvernement, évoque pour la première fois au Maroc le règlement des litiges sportifs, le professionnalisme, l’institution du Conseil national des sports et d’autres points cruciaux. (Source : M. Mounabih. ministère de la Jeunesse et des Sports)
5 millions de licenciés
Pour avoir une élite performante, il faut arriver à avoir 5 millions de licenciés en 2015 et toucher au moins 10 millions de Marocains par la pratique sportive pour tous, dans le but d’assurer une bonne santé à la population, qui représente le vrai capital de la nation. Il est à signaler que le sponsoring est une technique de communication qui vise à persuader un public du lien existant entre une entreprise partenaire et un événement sportif (ou un club sportif ou un athlète), auquel elle apporte son soutien financier ou matériel, afin de faire connaître l’entreprise et ses produits, et d’en récolter les retombées valorisantes en terme d’image. L’objectif de l’opération sponsoring est de transférer une partie ou la totalité des valeurs du sport en question à l’entreprise (l’esprit de compétition, la rage de gagner, l’esprit jeune et dynamique des sportifs.